Le livre de poche, 2010, 6.18€
Ce recueil de nouvelles est organisé en 4 parties, correspondant aux quatre points cardinaux.
Les blancs ont tout pris aux indiens Cree : leur culture en mettant leurs enfants de force en internat, leurs terres qui assuraient leur subsistance, leurs croyances en leur imposant leur religion et pour finir, leur fierté. Il leur reste si peu que nombreux sont ceux qui tombent dans la dépression, la délinquance, l'alcoolisme ou la
drogue …
Joseph Boyden décrit admirablement le quotidien désespéré des indiens à travers ces 13 nouvelles et nous montre qu'ils parviennent à retrouver leur dignité quand ils reviennent vers leurs croyances ancestrales et leur identité culturelle.
Les nouvelles, souvent sombres, laissent quand même une place à l'humour dans « La faute de Jenny Two Bears » et « Kumamuk ». Les personnages ont tous conservé, au fond d'eux même, un attachement à leur identité indienne et Langue Peinte, Dink, Joe Cul-de-jatte, Sylvina restent profondément humains malgré leur dérive ...
Un très beau chant qui laisse une petite place à l'espoir et permet d'en savoir plus sur la vie des indiens d'aujourd'hui !
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Bienvenue à tous ceux qui aiment lire ...
Lire, pour moi, c'est échapper au quotidien tout en restant proche des hommes et de leurs réalités ...
dimanche 29 août 2010
dimanche 22 août 2010
La voleuse de livres de Markus Zusack
couv. Jeff Cottenden, Pocket, Livre de poche, 2007, 7.50€
Merveilleux livre qui nous emporte dans une période tragique mais nous berce d'émotions … Tout d'abord un peu déconcertant, le récit, mené par la mort en personne, conte l'histoire de Liesel Meminger, jeune allemande de 11 ans. Son père, communiste, a disparu et sa mère, dans un dénuement total, doit confier Liesel à l'aide sociale. Elle aurait pu plus mal tomber la petite Liesel, car, dans son malheur, elle est adoptée par la famille Hubermann, une famille au grand coeur. Une nouvelle vie va commencer malmenée par la guerre et le nazisme mais bercée d'affection. L'amour des mots et des livres qui sera favorisé par ses parents nourriciers, conscients que l'enfant a besoin d'exprimer sa souffrance, ne la quittera pas. Il lui permettra de nouer des amitiés indéfectibles, précieuses en ces temps de guerre, de celles qui permettent de résister... Un livre magique par le style, car la réalité, la nature environnante ne sont parfois qu'un point de départ pour un dérapage dans le rêve et l'imagination, ils sont transfigurés par les sentiments de la jeune fille. Ce procédé, en créant une réelle ambiance, permet de donner de la force à ce qu'elle ressent. J'ai trouvé son pendant cinématographique dans les films de Jean-Pierre Jeunet, le fabuleux destin d'Amélie Poulain par exemple. J'ai adoré.
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Merveilleux livre qui nous emporte dans une période tragique mais nous berce d'émotions … Tout d'abord un peu déconcertant, le récit, mené par la mort en personne, conte l'histoire de Liesel Meminger, jeune allemande de 11 ans. Son père, communiste, a disparu et sa mère, dans un dénuement total, doit confier Liesel à l'aide sociale. Elle aurait pu plus mal tomber la petite Liesel, car, dans son malheur, elle est adoptée par la famille Hubermann, une famille au grand coeur. Une nouvelle vie va commencer malmenée par la guerre et le nazisme mais bercée d'affection. L'amour des mots et des livres qui sera favorisé par ses parents nourriciers, conscients que l'enfant a besoin d'exprimer sa souffrance, ne la quittera pas. Il lui permettra de nouer des amitiés indéfectibles, précieuses en ces temps de guerre, de celles qui permettent de résister... Un livre magique par le style, car la réalité, la nature environnante ne sont parfois qu'un point de départ pour un dérapage dans le rêve et l'imagination, ils sont transfigurés par les sentiments de la jeune fille. Ce procédé, en créant une réelle ambiance, permet de donner de la force à ce qu'elle ressent. J'ai trouvé son pendant cinématographique dans les films de Jean-Pierre Jeunet, le fabuleux destin d'Amélie Poulain par exemple. J'ai adoré.
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L'origine de la violence de Fabrice Humbert
Editions le passage, Livre de poche, 2009, 6.65€
A l'occasion d'un voyage scolaire au camp de Buchenwald, un jeune professeur français découvre une photographie où figure un déporté dont la ressemblance avec son propre père est époustouflante. Intrigué, il commence des recherches sans aide ni encouragement d'une famille bourgeoise et peu diserte. Cependant, sa fascination pour la violence, ses propres pulsions constituent un moteur déterminant qui le mènera jusqu'à l'élucidation complète de ce lourd secret familial. Et, comme toujours, la parole réussira à tisser des liens jusque là inexistants … Ce roman mêle habilement destin individuel et histoire des hommes, sentiments personnels et détresse collective. Les plongées dans l'introspection ne sont jamais vaines et le regard se distancie au bon moment, évitant les longueurs. Très documenté et parfois même érudit sans jamais être ennuyeux, il constitue une belle pierre dans la construction de la mémoire collective de l'holocauste.
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A l'occasion d'un voyage scolaire au camp de Buchenwald, un jeune professeur français découvre une photographie où figure un déporté dont la ressemblance avec son propre père est époustouflante. Intrigué, il commence des recherches sans aide ni encouragement d'une famille bourgeoise et peu diserte. Cependant, sa fascination pour la violence, ses propres pulsions constituent un moteur déterminant qui le mènera jusqu'à l'élucidation complète de ce lourd secret familial. Et, comme toujours, la parole réussira à tisser des liens jusque là inexistants … Ce roman mêle habilement destin individuel et histoire des hommes, sentiments personnels et détresse collective. Les plongées dans l'introspection ne sont jamais vaines et le regard se distancie au bon moment, évitant les longueurs. Très documenté et parfois même érudit sans jamais être ennuyeux, il constitue une belle pierre dans la construction de la mémoire collective de l'holocauste.
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La shampouineuse de Xi Yang
Éditions Bleu de Chine, collection Chine en poche, 2003, 4.00€
Ce joli livre, en tout petit format et 97 pages, nous raconte l'histoire toute simple de Dong Ping, modeste employé des pompes funèbres qui se reconvertit dans la vente de pop corn par amour et connait avec Chunzi, la shampouineuse, un amour de courte durée mais profond. Au détour de cette histoire, on découvre de nombreux aspects de la vie quotidienne en Chine, parfois surprenants parfois touchants. Tous deux aspirent à connaître les États Unis (la soeur de Dong Ping y est mariée). Pour eux, l'Amérique reste le symbole d'une vie meilleure. Il serait intéressant de savoir si cette idée est commune à tous les chinois ... Pour les amoureux de l'Asie !
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Ce joli livre, en tout petit format et 97 pages, nous raconte l'histoire toute simple de Dong Ping, modeste employé des pompes funèbres qui se reconvertit dans la vente de pop corn par amour et connait avec Chunzi, la shampouineuse, un amour de courte durée mais profond. Au détour de cette histoire, on découvre de nombreux aspects de la vie quotidienne en Chine, parfois surprenants parfois touchants. Tous deux aspirent à connaître les États Unis (la soeur de Dong Ping y est mariée). Pour eux, l'Amérique reste le symbole d'une vie meilleure. Il serait intéressant de savoir si cette idée est commune à tous les chinois ... Pour les amoureux de l'Asie !
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La longue route de sable de Pier Paolo Pasolini
Erléa, collection l'étrangère, 1999
Début juin 1959, Pasolini part seul en voiture de Ventimille à Trieste, en suivant la côte italienne. Ces notes de voyage nous livrent ses impressions personnelles. Ce qui frappe dans ce très beau texte, c'est la prédominance, chez Pasolini, du visuel, des couleurs, des contrastes, de la disposition des lieux. Souvent les premiers mots sont comme un long regard presque photographique sur le paysage, soulignant la beauté, les défauts ou les éléments intéressants. Puis vient l'humain, omniprésent, observé et décrit avec beaucoup de bienveillance mais sans concession. Le style est concis, précis et évocateur. A chaque page, on sent l'amour de son pays, il y a une très belle description de la Spezia page 21. Pasolini ne se noie pas dans les détails inutiles, il va à l'essentiel de ce qui attire son œil de cinéaste et ce qu'il nous transmet nous touche profondément, nous émeut parfois. Vraiment un très beau texte du cinéaste né en 1922 et assassiné sur une plage d'Ostie en 1975.
Le livre est épuisé pour le moment.
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Début juin 1959, Pasolini part seul en voiture de Ventimille à Trieste, en suivant la côte italienne. Ces notes de voyage nous livrent ses impressions personnelles. Ce qui frappe dans ce très beau texte, c'est la prédominance, chez Pasolini, du visuel, des couleurs, des contrastes, de la disposition des lieux. Souvent les premiers mots sont comme un long regard presque photographique sur le paysage, soulignant la beauté, les défauts ou les éléments intéressants. Puis vient l'humain, omniprésent, observé et décrit avec beaucoup de bienveillance mais sans concession. Le style est concis, précis et évocateur. A chaque page, on sent l'amour de son pays, il y a une très belle description de la Spezia page 21. Pasolini ne se noie pas dans les détails inutiles, il va à l'essentiel de ce qui attire son œil de cinéaste et ce qu'il nous transmet nous touche profondément, nous émeut parfois. Vraiment un très beau texte du cinéaste né en 1922 et assassiné sur une plage d'Ostie en 1975.
Le livre est épuisé pour le moment.
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Manuel du puceau de Riad Sattouf
L'association, collection Espôlette, 2009, 11.40€
Cette courte BD conte les affres d'un adolescent mâle lambda, travaillé (entre autres) par ses pulsions sexuelles. Avec délicatesse, beaucoup d'humour et d'auto dérision (on comprend très vite que Riad Sattouf fait appel à son propre vécu) l'auteur campe, au travers d'anecdotes, le portrait d'un ado type et de ses problèmes oh combien foisonnants : angoisses face à ses pulsions, face à des adultes dont il ne comprend pas toujours le comportement, à des interdits et des non-dits qui l'inhibent, au regard des autres qui le paralyse, à l'injustice de la nature qui rend certains boutonneux etc. Dans la même veine que son film « les beaux
gosses », Riad Sattouf réussit un joli tableau de l'adolescence et nous rappelle, avec un clin d'œil en fin d'ouvrage, qu'on arrive à surmonter cette difficile épreuve ! Le dessin, sobre, donne l'impression d'être
« retenu » et participe à faire de cette BD un très bon moment de lecture.
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Cette courte BD conte les affres d'un adolescent mâle lambda, travaillé (entre autres) par ses pulsions sexuelles. Avec délicatesse, beaucoup d'humour et d'auto dérision (on comprend très vite que Riad Sattouf fait appel à son propre vécu) l'auteur campe, au travers d'anecdotes, le portrait d'un ado type et de ses problèmes oh combien foisonnants : angoisses face à ses pulsions, face à des adultes dont il ne comprend pas toujours le comportement, à des interdits et des non-dits qui l'inhibent, au regard des autres qui le paralyse, à l'injustice de la nature qui rend certains boutonneux etc. Dans la même veine que son film « les beaux
gosses », Riad Sattouf réussit un joli tableau de l'adolescence et nous rappelle, avec un clin d'œil en fin d'ouvrage, qu'on arrive à surmonter cette difficile épreuve ! Le dessin, sobre, donne l'impression d'être
« retenu » et participe à faire de cette BD un très bon moment de lecture.
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Les âmes croisées de Pierre Bottero
Rageot, 2010, 15.20€
Au fil de ses livres, Pierre Bottero a tissé des liens avec ses lecteurs, il a créé des repaires communs tout en faisant naître pour nous des mondes imaginaires. Et lorsqu'on découvre de nouveaux héros, il nous semble déjà les connaître un peu ! Ce qu'il nous montre, hormis des mondes dont il dénonce les injustices et qui trouvent un écho dans le notre bien sûr, ce sont des êtres intemporels qui nous ressemblent, qui se cherchent et qui, pour se construire, ont besoin des autres. Un très beau passage dans les âmes croisées, démonte le sentiment de culpabilité qui n'est souvent qu'une façon de se mettre au centre des choses en évinçant les autres. Pierre m'a, à nouveau, embarquée en un tour de ligne, dans le monde de son héroïne Nawel, si proche et en même temps si loin de nous. J'ai suivi complètement captivée ses aventures d'aspirante, puis son apprentissage de combattante et ses batailles avec elle même, sa famille et ses ennemis. Nawel c'était un peu moi, ses réflexions, ses sentiments, les miens. Que demander de plus à un roman ? Littérature jeunesse ? Littérature tout court ! Pierre, tes héros et tes mondes fantastiques nous manqueront comme peuvent nous manquer des amis ...
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Au fil de ses livres, Pierre Bottero a tissé des liens avec ses lecteurs, il a créé des repaires communs tout en faisant naître pour nous des mondes imaginaires. Et lorsqu'on découvre de nouveaux héros, il nous semble déjà les connaître un peu ! Ce qu'il nous montre, hormis des mondes dont il dénonce les injustices et qui trouvent un écho dans le notre bien sûr, ce sont des êtres intemporels qui nous ressemblent, qui se cherchent et qui, pour se construire, ont besoin des autres. Un très beau passage dans les âmes croisées, démonte le sentiment de culpabilité qui n'est souvent qu'une façon de se mettre au centre des choses en évinçant les autres. Pierre m'a, à nouveau, embarquée en un tour de ligne, dans le monde de son héroïne Nawel, si proche et en même temps si loin de nous. J'ai suivi complètement captivée ses aventures d'aspirante, puis son apprentissage de combattante et ses batailles avec elle même, sa famille et ses ennemis. Nawel c'était un peu moi, ses réflexions, ses sentiments, les miens. Que demander de plus à un roman ? Littérature jeunesse ? Littérature tout court ! Pierre, tes héros et tes mondes fantastiques nous manqueront comme peuvent nous manquer des amis ...
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Libérer Rahia de Yaël Hassan
Casterman, coll. Feeling 2010, 7.60€
Rahia, 13 ans, est marocaine ; elle désire aller en France pour faire des études et aider sa famille à sortir de la misère. Blandine obtient de ses parents de l'emmener avec eux quand ils rentrent à Paris, en échange d'un peu de ménage. Mais rien ne se passe comme prévu … Yaël Hassan a écrit ce petit roman sur le thème de l'esclavage domestique et place ses héros, trois adolescents, en situation de dénoncer des personnes proches, obligation morale des plus difficiles à accomplir. Quel sera leur choix ? Ecrit dans un style simple et très compréhensible dès la 5e, il offre une réflexion intéressante pour les élèves de collège.
J'ai mis ce petit roman dans la sélection du Prix du Livre Jeunesse de Marseille et la classe de 5e qui y participe cette année a bien aimé !
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Rahia, 13 ans, est marocaine ; elle désire aller en France pour faire des études et aider sa famille à sortir de la misère. Blandine obtient de ses parents de l'emmener avec eux quand ils rentrent à Paris, en échange d'un peu de ménage. Mais rien ne se passe comme prévu … Yaël Hassan a écrit ce petit roman sur le thème de l'esclavage domestique et place ses héros, trois adolescents, en situation de dénoncer des personnes proches, obligation morale des plus difficiles à accomplir. Quel sera leur choix ? Ecrit dans un style simple et très compréhensible dès la 5e, il offre une réflexion intéressante pour les élèves de collège.
J'ai mis ce petit roman dans la sélection du Prix du Livre Jeunesse de Marseille et la classe de 5e qui y participe cette année a bien aimé !
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Une sonate pour Rudy de Claire Gratias
Syros, 2OO6, 10.65€
Nicolas vient d'emménager dans un appartement prêté par un ami de son beau-père. Habitué à la vie en maison individuelle, il a du mal à s'y faire. Sa mère, harassée de travail et son beau-père en difficulté financière sont peu présents. Pour couronner le tout, dans sa nouvelle classe de 3ème, Dylan terrorise les élèves grâce à sa force physique et fait régner sa loi. Même les surveillants en ont peur. Dylan frime devant Marie, la plus jolie fille de la classe. Tout bascule le jour où Marie commence à faire attention à Nicolas, Nicolas le musicien, le flûtiste … Claire Gratias raconte, avec la précision et la justesse du vécu, la violence en milieu scolaire, la lâcheté collective, l'aveuglement des adultes et finalement, l'irruption du drame. Quel enseignant ne s'est jamais trouvé confronté à ce problème ? Il y a certains élèves qu'il faudrait punir constamment et avec ceux-là, on fait « la part des choses » et on s'en tient à ...punir l'inacceptable seulement. Ces élèves là imposent aux autres leur loi et font régner la peur. Mais comment les « tenir » quand les parents sont absents ? Claire Gratias mène le récit sous la forme d'un cahier de souvenirs écrit par Nicolas et nous fait partager avec beaucoup de sensibilité et de finesse sa plongée dans l'insoutenable, les humiliations, le harcèlement et la peur. Un récit « coup de poing » qui fait réfléchir. Le sens du titre nous est révélé dans les dernières pages même si on a commencé à deviner.
A partir de 13 ans.
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Nicolas vient d'emménager dans un appartement prêté par un ami de son beau-père. Habitué à la vie en maison individuelle, il a du mal à s'y faire. Sa mère, harassée de travail et son beau-père en difficulté financière sont peu présents. Pour couronner le tout, dans sa nouvelle classe de 3ème, Dylan terrorise les élèves grâce à sa force physique et fait régner sa loi. Même les surveillants en ont peur. Dylan frime devant Marie, la plus jolie fille de la classe. Tout bascule le jour où Marie commence à faire attention à Nicolas, Nicolas le musicien, le flûtiste … Claire Gratias raconte, avec la précision et la justesse du vécu, la violence en milieu scolaire, la lâcheté collective, l'aveuglement des adultes et finalement, l'irruption du drame. Quel enseignant ne s'est jamais trouvé confronté à ce problème ? Il y a certains élèves qu'il faudrait punir constamment et avec ceux-là, on fait « la part des choses » et on s'en tient à ...punir l'inacceptable seulement. Ces élèves là imposent aux autres leur loi et font régner la peur. Mais comment les « tenir » quand les parents sont absents ? Claire Gratias mène le récit sous la forme d'un cahier de souvenirs écrit par Nicolas et nous fait partager avec beaucoup de sensibilité et de finesse sa plongée dans l'insoutenable, les humiliations, le harcèlement et la peur. Un récit « coup de poing » qui fait réfléchir. Le sens du titre nous est révélé dans les dernières pages même si on a commencé à deviner.
A partir de 13 ans.
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Le livre noir des secrets de F.E. Higgins
Pocket Jeunesse, 2008, 18.05€
Londres au 19e siècle. Ludlow Fitch vit dans le misérable quartier de la City. Ses parents, qui ont toujours besoin d'argent pour s'adonner à la boisson, lui ont appris à devenir un habile pickpocket . Les voilà qui s'apprêtent à lui faire arracher toutes les dents pour les vendre ! Ludlow comprend vite qu'il doit fuir sans attendre et, après quelques péripéties, se retrouve par hasard dans le morne village de Pagus Parvus. Drôle de nom pour un drôle de village ... A point nommé, il y fait la connaissance de Joe Zabbidou et aide ce prêteur sur gages très particulier. En effet, Joe Zabbidou achète ... les secrets les plus terribles des habitants du village et Ludlow les consigne pour lui dans le « livre noir des secrets ». L'activité du prêteur sur gage contrarie amplement les manigances du cruel Jérémiah Ratchet, le potentat local, car, en achetant les secrets, il aide financièrement les habitants … Mais, en réalité, qui est vraiment Joe Zabbidou ? Une histoire originale et bien ficelée, au rythme endiablé, servie par un style élégant et assaisonnée d'un zeste d'humour et de finesse psychologique ; voilà qui garantit un excellent moment de lecture où chacun, de 10 à 14 ans (et plus pour les amateurs), trouvera son plaisir. A conseiller sans modération.
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Londres au 19e siècle. Ludlow Fitch vit dans le misérable quartier de la City. Ses parents, qui ont toujours besoin d'argent pour s'adonner à la boisson, lui ont appris à devenir un habile pickpocket . Les voilà qui s'apprêtent à lui faire arracher toutes les dents pour les vendre ! Ludlow comprend vite qu'il doit fuir sans attendre et, après quelques péripéties, se retrouve par hasard dans le morne village de Pagus Parvus. Drôle de nom pour un drôle de village ... A point nommé, il y fait la connaissance de Joe Zabbidou et aide ce prêteur sur gages très particulier. En effet, Joe Zabbidou achète ... les secrets les plus terribles des habitants du village et Ludlow les consigne pour lui dans le « livre noir des secrets ». L'activité du prêteur sur gage contrarie amplement les manigances du cruel Jérémiah Ratchet, le potentat local, car, en achetant les secrets, il aide financièrement les habitants … Mais, en réalité, qui est vraiment Joe Zabbidou ? Une histoire originale et bien ficelée, au rythme endiablé, servie par un style élégant et assaisonnée d'un zeste d'humour et de finesse psychologique ; voilà qui garantit un excellent moment de lecture où chacun, de 10 à 14 ans (et plus pour les amateurs), trouvera son plaisir. A conseiller sans modération.
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Sur les traces de Siri Aang de Cristina Kessler
Flammarion, 2008, 12.35€
Namelok, adolescente massaï, a 12 ans et vit au Kenya. Élevée dans la tradition, dès qu'elle aura ses premières règles, elle devra être initiée (comprendre, entre autre, excisée) pour devenir femme selon le rite et se marier. Pour elle, il n'y aura pas d'école. Mais l'adolescente, malgré son éducation, se pose beaucoup de questions et l'irruption d'autres pratiques dans l'univers massaï vont l'amener à s'opposer partiellement à cette tradition … Je n'ai pas adhéré totalement à l'histoire, en partie par manque d'intérêt pour le sujet (malgré un effort de documentation de l'auteur qui a vécu 19 ans en Afrique et a été aidée par « un ami massaï ») et en partie parce que le récit, à mon goût, est parfois trop répétitif ou poussif. Je crois que l'auteur a voulu traiter trop de sujets à la fois: respect de la nature, mode de vie des massaï, perturbations dues à l'irruption des autres cultures, pauvreté, oppression des femmes etc. Ceci enlève, hélas, sa force à ce vivant plaidoyer pour le peuple massaï.
A réserver à des ados (5e/4e) intéressés par le sujet.
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Namelok, adolescente massaï, a 12 ans et vit au Kenya. Élevée dans la tradition, dès qu'elle aura ses premières règles, elle devra être initiée (comprendre, entre autre, excisée) pour devenir femme selon le rite et se marier. Pour elle, il n'y aura pas d'école. Mais l'adolescente, malgré son éducation, se pose beaucoup de questions et l'irruption d'autres pratiques dans l'univers massaï vont l'amener à s'opposer partiellement à cette tradition … Je n'ai pas adhéré totalement à l'histoire, en partie par manque d'intérêt pour le sujet (malgré un effort de documentation de l'auteur qui a vécu 19 ans en Afrique et a été aidée par « un ami massaï ») et en partie parce que le récit, à mon goût, est parfois trop répétitif ou poussif. Je crois que l'auteur a voulu traiter trop de sujets à la fois: respect de la nature, mode de vie des massaï, perturbations dues à l'irruption des autres cultures, pauvreté, oppression des femmes etc. Ceci enlève, hélas, sa force à ce vivant plaidoyer pour le peuple massaï.
A réserver à des ados (5e/4e) intéressés par le sujet.
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lundi 16 août 2010
L'histoire de Clara, album de Vincent Cuvellier
L'histoire de Clara, album de Vincent Cuvellier ill. de Charles Dutertre, Gallimard Jeunesse, Giboulées, 2009, 12.85€
Par un beau matin ensoleillé, la famille de Clara se rend au jardin d'acclimatation. Cette sortie rend son frère et ses deux sœurs profondément heureux mais ils doivent à tout prix respecter la règle rappelée par leur père : « dehors, nous devons être transparents, gris comme les murs ... ». En effet, nous sommes en pleine période de l'occupation et « nos ombres étaient plus audacieuses que nous, la tête haute, le corps en avant, la démarche volontaire. Oui, mais elles ne portaient pas d'étoiles jaunes, elles ! ». A leur retour à la maison, les allemands raflent toute la famille, la mère a juste le temps de glisser le couffin contenant Clara dans l'ascenseur. Le bébé sera recueilli par une vieille voisine qui la confie aux religieuses du quartier … A partir de là, les péripéties s'enchaînent et les narrateurs diffèrent à chaque chapitre : ce sont les personnes qui ont recueilli, à un moment donné, le bébé et s'en sont occupé. Malgré les dangers, les difficultés et la peur, chacun puise au fond de lui même encore suffisamment d'humanité et d'empathie pour aider la petite et lui permettre d'échapper aux antisémites. La personnalité de chacun ressort à travers le récit qui s'attache aux détails, aux petites choses, aux difficultés matérielles. Et c'est de cette opposition entre peur, difficultés et tendresse que Vincent Cuvellier fait naître l'émotion. Le dessin aux contours tremblés, aux couleurs tendres de Charles Dutertre ajoute une touche de douceur et souligne l'ambiance d'insécurité de l'époque. De cette histoire réaliste (on pense au récit autobiographique de Claude Moscovici « voyage à Pitchipoï »), un optimisme tranquille se dégage qui donne foi, et cela fait du bien, en l'être humain. Grâce à tous ces personnages, plus ou moins sympathiques et aux préoccupations bien différentes, Clara survivra et la fin nous réserve un joli retournement de situation dont une ritournelle constitue le fil conducteur. Cet album s'adresse à tous, à partir de 8 ans … porté par son langage, celui de la tendresse, il est universel !
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Par un beau matin ensoleillé, la famille de Clara se rend au jardin d'acclimatation. Cette sortie rend son frère et ses deux sœurs profondément heureux mais ils doivent à tout prix respecter la règle rappelée par leur père : « dehors, nous devons être transparents, gris comme les murs ... ». En effet, nous sommes en pleine période de l'occupation et « nos ombres étaient plus audacieuses que nous, la tête haute, le corps en avant, la démarche volontaire. Oui, mais elles ne portaient pas d'étoiles jaunes, elles ! ». A leur retour à la maison, les allemands raflent toute la famille, la mère a juste le temps de glisser le couffin contenant Clara dans l'ascenseur. Le bébé sera recueilli par une vieille voisine qui la confie aux religieuses du quartier … A partir de là, les péripéties s'enchaînent et les narrateurs diffèrent à chaque chapitre : ce sont les personnes qui ont recueilli, à un moment donné, le bébé et s'en sont occupé. Malgré les dangers, les difficultés et la peur, chacun puise au fond de lui même encore suffisamment d'humanité et d'empathie pour aider la petite et lui permettre d'échapper aux antisémites. La personnalité de chacun ressort à travers le récit qui s'attache aux détails, aux petites choses, aux difficultés matérielles. Et c'est de cette opposition entre peur, difficultés et tendresse que Vincent Cuvellier fait naître l'émotion. Le dessin aux contours tremblés, aux couleurs tendres de Charles Dutertre ajoute une touche de douceur et souligne l'ambiance d'insécurité de l'époque. De cette histoire réaliste (on pense au récit autobiographique de Claude Moscovici « voyage à Pitchipoï »), un optimisme tranquille se dégage qui donne foi, et cela fait du bien, en l'être humain. Grâce à tous ces personnages, plus ou moins sympathiques et aux préoccupations bien différentes, Clara survivra et la fin nous réserve un joli retournement de situation dont une ritournelle constitue le fil conducteur. Cet album s'adresse à tous, à partir de 8 ans … porté par son langage, celui de la tendresse, il est universel !
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samedi 14 août 2010
La couleur des sentiments de Kathryn Stockett
Editions Jacqueline Chambon, Actes Sud, 2010, 23,80 €
Beau roman sur l'exploitation des bonnes noires dans les familles blanches du Mississipi pendant les années 60, années qui connurent à la fois l'apogée puis le lent, trop lent déclin de la ségrégation raciale.
Une jeune blanche, Miss Skeeter, revient dans la plantation familiale (de coton) après avoir fini ses études et apprend que Constantine, la bonne noire qui l'a élevée, a quitté la maison sans laisser de trace. Motivée par une affection profonde pour cette femme qui s'est occupée d'elle avec amour, Skeeter décide de rassembler des témoignages sur les conditions de travail des bonnes. Ces témoignages nourriront des articles qui lui permettront, espère-t-elle, de faire ses débuts dans le journalisme.
Après un démarrage difficile dû à la peur des représailles de la part des patronnes, les témoignages affluent grâce à l'aide d'Aibeleen (bonne d'une des meilleures amies de Skeeter) et Minny. A travers eux, la jeune blanche de milieu aisé, prend conscience de l'étendue des injustices et des humiliations faites à ces femmes. Au fil des témoignages, une amitié va se nouer entre toutes les 3 ...
Parfois drôle, parfois émouvant, le roman nous offre de très beaux portraits de femmes d'un grand courage.
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Beau roman sur l'exploitation des bonnes noires dans les familles blanches du Mississipi pendant les années 60, années qui connurent à la fois l'apogée puis le lent, trop lent déclin de la ségrégation raciale.
Une jeune blanche, Miss Skeeter, revient dans la plantation familiale (de coton) après avoir fini ses études et apprend que Constantine, la bonne noire qui l'a élevée, a quitté la maison sans laisser de trace. Motivée par une affection profonde pour cette femme qui s'est occupée d'elle avec amour, Skeeter décide de rassembler des témoignages sur les conditions de travail des bonnes. Ces témoignages nourriront des articles qui lui permettront, espère-t-elle, de faire ses débuts dans le journalisme.
Après un démarrage difficile dû à la peur des représailles de la part des patronnes, les témoignages affluent grâce à l'aide d'Aibeleen (bonne d'une des meilleures amies de Skeeter) et Minny. A travers eux, la jeune blanche de milieu aisé, prend conscience de l'étendue des injustices et des humiliations faites à ces femmes. Au fil des témoignages, une amitié va se nouer entre toutes les 3 ...
Parfois drôle, parfois émouvant, le roman nous offre de très beaux portraits de femmes d'un grand courage.
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lundi 9 août 2010
Le collège des princesses de Shannon Hale
Gallimard, folio junior n°1509, 7.25€
Il est dommage que la 1ère de couverture du roman, assez fade, n'en rende pas l'ambiance, finalement plus faite d'action que d'introspection.
« Le collège des princesses » raconte le passage de Miri à l'âge adulte. Cette jeune montagnarde de 14 ans qui doute terriblement d'elle-même, doit quitter sa famille et son village pour apprendre à devenir l'épouse du futur roi. Toutes les filles du village ayant plus de 12 ans et moins de 18 ans vont suivre l'apprentissage dur mais avisé de Mme Oleana, apprentissage qui leur servira dans les situations les plus dramatiques.
Miri, d'abord en révolte contre la dureté d'Oleana, va ensuite exploiter à son avantage les ressources de cet enseignement et en faire profiter ses compagnes. Elle va découvrir le langage secret des carriers, la valeur du
« lindor », la pierre que les montagnards de son village sont les seuls à savoir extraire et cultiver sa ténacité et son intelligence. Elle va prendre confiance en elle, œuvrer à améliorer les conditions de vie de son village et amener ses compagnes à découvrir la valeur de la solidarité.
Très beau roman initiatique, plein d'énergie, d'optimisme et de chaleur humaine, avec parfois un zeste de fantastique. L'amour y est aussi présent !
Le vocabulaire recherché et le style parfois très imagé en fait un roman à réserver aux 4e et 3e.
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Il est dommage que la 1ère de couverture du roman, assez fade, n'en rende pas l'ambiance, finalement plus faite d'action que d'introspection.
« Le collège des princesses » raconte le passage de Miri à l'âge adulte. Cette jeune montagnarde de 14 ans qui doute terriblement d'elle-même, doit quitter sa famille et son village pour apprendre à devenir l'épouse du futur roi. Toutes les filles du village ayant plus de 12 ans et moins de 18 ans vont suivre l'apprentissage dur mais avisé de Mme Oleana, apprentissage qui leur servira dans les situations les plus dramatiques.
Miri, d'abord en révolte contre la dureté d'Oleana, va ensuite exploiter à son avantage les ressources de cet enseignement et en faire profiter ses compagnes. Elle va découvrir le langage secret des carriers, la valeur du
« lindor », la pierre que les montagnards de son village sont les seuls à savoir extraire et cultiver sa ténacité et son intelligence. Elle va prendre confiance en elle, œuvrer à améliorer les conditions de vie de son village et amener ses compagnes à découvrir la valeur de la solidarité.
Très beau roman initiatique, plein d'énergie, d'optimisme et de chaleur humaine, avec parfois un zeste de fantastique. L'amour y est aussi présent !
Le vocabulaire recherché et le style parfois très imagé en fait un roman à réserver aux 4e et 3e.
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Un endroit pour vivre de Jean-Philippe Blondel
Actes sud junior, 2007, collection "d'une seule voix", 7.45€
C'est un petit roman de 77 pages qui se dévoile tout doucement, en petites touches et nous entraîne insensiblement dans le monde de son héros, un monde tout en sensibilité et en écoute de l'autre. Nous ne connaîtrons pas son prénom et pourtant nous saurons beaucoup de lui, grâce à un portrait tout en finesse. Un portrait d'adolescent qui cherche son identité et pour qui les choix du nouveau proviseur, adepte de l'autorité et de la réussite à tout prix, vont jouer le rôle de révélateur. Jean-Philippe Blondel a l'immense qualité de savoir faire monter l'émotion jusqu'à laisser le lecteur submergé par elle (j'ai eu les larmes aux yeux plusieurs fois). Son style simple laisse avec délicatesse toute la place aux sentiments suggérés. Cependant, ne croyez pas que vous avez à faire à un court fleuve tranquille, il est beaucoup question d'amour et les rebondissements de la fin vous surprendront !
Un pur bonheur de lecture pour tous et bien sûr, particulièrement pour les adolescents à partir de 15 ans.
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C'est un petit roman de 77 pages qui se dévoile tout doucement, en petites touches et nous entraîne insensiblement dans le monde de son héros, un monde tout en sensibilité et en écoute de l'autre. Nous ne connaîtrons pas son prénom et pourtant nous saurons beaucoup de lui, grâce à un portrait tout en finesse. Un portrait d'adolescent qui cherche son identité et pour qui les choix du nouveau proviseur, adepte de l'autorité et de la réussite à tout prix, vont jouer le rôle de révélateur. Jean-Philippe Blondel a l'immense qualité de savoir faire monter l'émotion jusqu'à laisser le lecteur submergé par elle (j'ai eu les larmes aux yeux plusieurs fois). Son style simple laisse avec délicatesse toute la place aux sentiments suggérés. Cependant, ne croyez pas que vous avez à faire à un court fleuve tranquille, il est beaucoup question d'amour et les rebondissements de la fin vous surprendront !
Un pur bonheur de lecture pour tous et bien sûr, particulièrement pour les adolescents à partir de 15 ans.
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L'amour est une île de Claudie Gallay
Actes sud, 2010, 20.75€
Odon Schnabel, metteur en scène, dirige le théâtre du chien fou à Avignon. Marie Selliès est la soeur d'un auteur de théâtre. Un jeune auteur qui s'est suicidé par manque de reconnaissance. Marie veut rencontrer l'homme à qui son frère avait envoyé son texte et qui lui a répondu trop tard pour empêcher son suicide, scellant ainsi son destin. Elle veut remonter jusqu'à ce dernier lien avec son frère dont elle n'accepte pas la mort.
De la rencontre âpre entre ces deux êtres en souffrance (sur fond de grève des acteurs et techniciens du festival) nait une réflexion sur les hasards qui déterminent nos vies, sur l'incapacité à surmonter sa solitude et sur la culpabilité. Un livre dur donc et qu'il m'a fallu lire jusqu'à sa moitié pour savoir s'il me plaisait ou non … mais, cette fois encore, le style de Claudie Gallay m'a touchée et m'a emportée jusqu'au bout de l'histoire. Dépouillé, simple, il nous mène à l'essentiel, au sens profond du texte qu'il nous sert dans toute sa force en faisant naître l'émotion. Il va droit à l'âme.
Attention, ce n'est pas une lecture anodine : à mettre de côté pour un moment où l'on n'est pas trop fragile !
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Odon Schnabel, metteur en scène, dirige le théâtre du chien fou à Avignon. Marie Selliès est la soeur d'un auteur de théâtre. Un jeune auteur qui s'est suicidé par manque de reconnaissance. Marie veut rencontrer l'homme à qui son frère avait envoyé son texte et qui lui a répondu trop tard pour empêcher son suicide, scellant ainsi son destin. Elle veut remonter jusqu'à ce dernier lien avec son frère dont elle n'accepte pas la mort.
De la rencontre âpre entre ces deux êtres en souffrance (sur fond de grève des acteurs et techniciens du festival) nait une réflexion sur les hasards qui déterminent nos vies, sur l'incapacité à surmonter sa solitude et sur la culpabilité. Un livre dur donc et qu'il m'a fallu lire jusqu'à sa moitié pour savoir s'il me plaisait ou non … mais, cette fois encore, le style de Claudie Gallay m'a touchée et m'a emportée jusqu'au bout de l'histoire. Dépouillé, simple, il nous mène à l'essentiel, au sens profond du texte qu'il nous sert dans toute sa force en faisant naître l'émotion. Il va droit à l'âme.
Attention, ce n'est pas une lecture anodine : à mettre de côté pour un moment où l'on n'est pas trop fragile !
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La lamentation du prépuce de Shalom Auslander
10/18, domaine étranger, 2008, 7.80€
Ce roman vous amusera ou vous lassera rapidement, selon votre sensibilité de lecteur.
Shalom Auslander y raconte son passage de l'enfance à l'âge adulte, avec les perturbations déstabilisantes de l'adolescence, sur fond de famille juive américaine pratiquante et de père alcoolique.
Encore une histoire de famille, de règlement de compte avec les parents mais celle-ci présente la particularité de dénoncer l'emprise omniprésente d'une religion qui s'immisce dans chaque acte du quotidien dans un milieu étouffant. L'auteur s'insurge contre un dieu sévère et implacable qui exerce sa dure loi sur les hommes, les humilie régulièrement et les punit implacablement. Ce qui donne lieu à des pratiques proches de la
superstition !
Avec beaucoup d'humour, il s'adresse à Dieu directement comme s'il s'agissait entre eux d'un règlement de compte personnel. On apprend beaucoup sur la religion juive et sur les pratiques, de la prière qu'on envoie sur internet et qui moyennant finance sera glissée dans une anfractuosité du mur des lamentations au petit job de « veilleur de mort » où on remplace les familles qui ne peuvent accompagner leurs proches …
On retrouve dans l'itinéraire de Shalom Auslander beaucoup d'ingrédients universels, y compris les reproches faits à la religion, quelle qu'elle soit, appliquée avec trop de rigueur : hypocrisie, contradictions diverses entre le dogme et la pratique, ridicule de pratiques dépassées, souffrances infligées inutilement, angoisses diverses et surtout culpabilité !
Mais au bout du compte, après maintes interrogations, l'auteur fera circoncire son fils et continuera à s'adresser à Dieu quotidiennement : on ne peut se débarrasser si facilement des croyances qui ont imprégné l'enfance …
Les dialogues hilarants, les situations comiques, les monologues pleins d'interrogation et les réflexions sur la religion vous amuseront ou vous lasseront, selon votre humeur et vos goûts de lecteur.
A essayer puisqu'il est édité en poche !
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Ce roman vous amusera ou vous lassera rapidement, selon votre sensibilité de lecteur.
Shalom Auslander y raconte son passage de l'enfance à l'âge adulte, avec les perturbations déstabilisantes de l'adolescence, sur fond de famille juive américaine pratiquante et de père alcoolique.
Encore une histoire de famille, de règlement de compte avec les parents mais celle-ci présente la particularité de dénoncer l'emprise omniprésente d'une religion qui s'immisce dans chaque acte du quotidien dans un milieu étouffant. L'auteur s'insurge contre un dieu sévère et implacable qui exerce sa dure loi sur les hommes, les humilie régulièrement et les punit implacablement. Ce qui donne lieu à des pratiques proches de la
superstition !
Avec beaucoup d'humour, il s'adresse à Dieu directement comme s'il s'agissait entre eux d'un règlement de compte personnel. On apprend beaucoup sur la religion juive et sur les pratiques, de la prière qu'on envoie sur internet et qui moyennant finance sera glissée dans une anfractuosité du mur des lamentations au petit job de « veilleur de mort » où on remplace les familles qui ne peuvent accompagner leurs proches …
On retrouve dans l'itinéraire de Shalom Auslander beaucoup d'ingrédients universels, y compris les reproches faits à la religion, quelle qu'elle soit, appliquée avec trop de rigueur : hypocrisie, contradictions diverses entre le dogme et la pratique, ridicule de pratiques dépassées, souffrances infligées inutilement, angoisses diverses et surtout culpabilité !
Mais au bout du compte, après maintes interrogations, l'auteur fera circoncire son fils et continuera à s'adresser à Dieu quotidiennement : on ne peut se débarrasser si facilement des croyances qui ont imprégné l'enfance …
Les dialogues hilarants, les situations comiques, les monologues pleins d'interrogation et les réflexions sur la religion vous amuseront ou vous lasseront, selon votre humeur et vos goûts de lecteur.
A essayer puisqu'il est édité en poche !
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J'ai saigné (1938) de Blaise Cendrars
classiques et cie Hatier poche, 2009, 3.40€
Blaise Cendrars, auteur et narrateur, fut amputé du bras droit en 1915, lors de la 1ère guerre mondiale, en Champagne.
Le récit commence immédiatement après son amputation. Après un transport inconfortable et douloureux dans la panique générale (un des blessés en mourra), il atterrit, grâce à l'idée du chauffeur, à l'hôpital Sainte Croix à Châlons-sur-Marne. Les infirmières et les médecins font leur possible, chacun à sa façon. Mme Adrienne P, infirmière major, est une femme exceptionnelle, aimée de tous les patients auxquels elle donne toute son énergie. Elle demande à Cendrars de distraire un jeune landais, terriblement blessé. Et un jour arrive un haut gradé qui prétend s'y connaitre mieux que tous ...
Cendrars dénonce l'inhumanité de la guerre, les souffrances infligées aux hommes et le bouleversement qu'elle amène dans la vie de chacun. Il dénonce aussi la dureté de cœur des hauts-gradés.
Le texte est parfois insoutenable car les descriptions précises en rendent la cruauté encore plus terrible. Ce texte publié en édition scolaire me paraît bien trop dur pour les collégiens.
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Blaise Cendrars, auteur et narrateur, fut amputé du bras droit en 1915, lors de la 1ère guerre mondiale, en Champagne.
Le récit commence immédiatement après son amputation. Après un transport inconfortable et douloureux dans la panique générale (un des blessés en mourra), il atterrit, grâce à l'idée du chauffeur, à l'hôpital Sainte Croix à Châlons-sur-Marne. Les infirmières et les médecins font leur possible, chacun à sa façon. Mme Adrienne P, infirmière major, est une femme exceptionnelle, aimée de tous les patients auxquels elle donne toute son énergie. Elle demande à Cendrars de distraire un jeune landais, terriblement blessé. Et un jour arrive un haut gradé qui prétend s'y connaitre mieux que tous ...
Cendrars dénonce l'inhumanité de la guerre, les souffrances infligées aux hommes et le bouleversement qu'elle amène dans la vie de chacun. Il dénonce aussi la dureté de cœur des hauts-gradés.
Le texte est parfois insoutenable car les descriptions précises en rendent la cruauté encore plus terrible. Ce texte publié en édition scolaire me paraît bien trop dur pour les collégiens.
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Un long chemin vers la liberté de Nelson Mandela
Le livre de poche, 1995, 8.55€
C'est l'histoire d'une vie qui rejoint totalement l'histoire d'un pays, l'Afrique du Sud et l'histoire de la lutte pour un idéal : l'égalité des droits. Nelson Mandela raconte comment il a pris petit à petit conscience de la situation des noirs dans son pays, comment au fil des rencontres il a compris (avec ses camarades) qu'il devait lutter pour les droits des noirs en faisant abstraction des notions traditionnelles de clan et en faisant de l'ANC le point de ralliement de toutes les forces progressistes. Certains passages sont poignants, par exemple quand il raconte la première fois où il a pu toucher la main de sa femme en prison, après plus de 20 années de séparation ou les anecdotes toutes simples sur la vie quotidienne à Robben Island.
Le livre a été visiblement écrit avec, toujours en tête, l'idée qu'il faut permettre aux noirs et aux blancs, qui se sont antérieurement affrontés, de vivre en paix maintenant et de construire l'avenir du pays. On comprend que la grande mansuétude dont fait preuve cet homme, emprisonné pendant plus de 25 ans, est très pragmatique.
Ce récit, entièrement autobiographique, dévoile un homme profondément humain et extraordinairement déterminé mais aussi pleinement conscient de ses responsabilités et de son rôle exceptionnel. Au-delà de l'avocat capable d'une analyse politique extrêmement fine et stratégique, il révèle l'homme qui s'est parfois interrogé sur le sacrifice de sa vie personnelle et notamment son absence auprès de ses enfants et de sa famille.
A lire quand on est découragé de voir dans quel monde on vit et ce que nous réservent nos instances politiques : on est devant une lutte à laquelle seuls le long terme et la détermination ont permis de triompher.
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C'est l'histoire d'une vie qui rejoint totalement l'histoire d'un pays, l'Afrique du Sud et l'histoire de la lutte pour un idéal : l'égalité des droits. Nelson Mandela raconte comment il a pris petit à petit conscience de la situation des noirs dans son pays, comment au fil des rencontres il a compris (avec ses camarades) qu'il devait lutter pour les droits des noirs en faisant abstraction des notions traditionnelles de clan et en faisant de l'ANC le point de ralliement de toutes les forces progressistes. Certains passages sont poignants, par exemple quand il raconte la première fois où il a pu toucher la main de sa femme en prison, après plus de 20 années de séparation ou les anecdotes toutes simples sur la vie quotidienne à Robben Island.
Le livre a été visiblement écrit avec, toujours en tête, l'idée qu'il faut permettre aux noirs et aux blancs, qui se sont antérieurement affrontés, de vivre en paix maintenant et de construire l'avenir du pays. On comprend que la grande mansuétude dont fait preuve cet homme, emprisonné pendant plus de 25 ans, est très pragmatique.
Ce récit, entièrement autobiographique, dévoile un homme profondément humain et extraordinairement déterminé mais aussi pleinement conscient de ses responsabilités et de son rôle exceptionnel. Au-delà de l'avocat capable d'une analyse politique extrêmement fine et stratégique, il révèle l'homme qui s'est parfois interrogé sur le sacrifice de sa vie personnelle et notamment son absence auprès de ses enfants et de sa famille.
A lire quand on est découragé de voir dans quel monde on vit et ce que nous réservent nos instances politiques : on est devant une lutte à laquelle seuls le long terme et la détermination ont permis de triompher.
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Shutter Island de Dennis Lehane
Rivages Casterman noir, 2008, 7.60€
Avec Shutter Island, j'ai fait une erreur de néophyte. J'ai vu l'adaptation cinématographique de M.Scorcese avant d'avoir lu le roman, que j'ai lu, de plus, dans la foulée ! Une horreur, de quoi vous couper l'envie de lire dès les premières pages. Pourtant, après quelques efforts, j'ai avalé le roman sans coup férir et même avec une certaine fébrilité. C'est dire s'il est prenant.
Le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule débarquent sur Shutter Island pour enquêter sur la disparition de Rachel Sollando, une "détenue-patiente" de cet hôpital psychiatrique réservé aux assassins et aux meurtriers les plus dangereux. Nous sommes dans les années 50. Dennis Lehane crée une ambiance proprement étouffante : petit à petit, nous avons l'impression qu'un piège se referme sur Teddy et Chuck ... le personnel médical de cet hôpital opère-t-il des expérimentations sur l'être humain ? Les pratiques vis à vis des patients sont-elles bien éthiques ? Le personnage de Teddy est finement campé et bien approfondi. La fin est par ailleurs assez surprenante ...
Quant à l'adaptation de Scorcese, elle reste fidèle au livre mais laisse planer un doute que le roman écarte sans équivoque à la fin.
A conseiller particulièrement aux amateurs de polars.
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Avec Shutter Island, j'ai fait une erreur de néophyte. J'ai vu l'adaptation cinématographique de M.Scorcese avant d'avoir lu le roman, que j'ai lu, de plus, dans la foulée ! Une horreur, de quoi vous couper l'envie de lire dès les premières pages. Pourtant, après quelques efforts, j'ai avalé le roman sans coup férir et même avec une certaine fébrilité. C'est dire s'il est prenant.
Le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule débarquent sur Shutter Island pour enquêter sur la disparition de Rachel Sollando, une "détenue-patiente" de cet hôpital psychiatrique réservé aux assassins et aux meurtriers les plus dangereux. Nous sommes dans les années 50. Dennis Lehane crée une ambiance proprement étouffante : petit à petit, nous avons l'impression qu'un piège se referme sur Teddy et Chuck ... le personnel médical de cet hôpital opère-t-il des expérimentations sur l'être humain ? Les pratiques vis à vis des patients sont-elles bien éthiques ? Le personnage de Teddy est finement campé et bien approfondi. La fin est par ailleurs assez surprenante ...
Quant à l'adaptation de Scorcese, elle reste fidèle au livre mais laisse planer un doute que le roman écarte sans équivoque à la fin.
A conseiller particulièrement aux amateurs de polars.
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La bâtarde d'Istanbul d'Elif Shafak
10/18 domaine étranger 2007, 7.55€
Armanoush et Asya, l'une américano-arménienne, l'autre turque. Toutes deux sont à la recherche de leur histoire ; la première veut comprendre comment le génocide a pu avoir lieu, la deuxième veut savoir qui est son père (Asya est la "bâtarde" du titre). Toutes deux sont jeunes, cultivées et indépendantes, elles ont beaucoup en commun et de leur rencontre naîtra une amitié et une entraide réelles ainsi qu'un rapprochement imprévu.
Le roman nous entraîne dans une saga familiale complexe où les êtres humains sont ballottés au gré d'évènements qu'ils ne maîtrisent pas, ils sont livrés à la destinée humaine faite de cruauté mais aussi parfois de bonté ! Ils en sont victimes ou bourreaux. On pense, à la lecture du roman, à l'Olympe antique et à ses dieux capricieux menant la vie dure aux hommes ...
Outre la liberté et les droits des femmes dans la Turquie d'aujourd'hui, l'omniprésence de la religion, le rappel du génocide arménien et de son déroulement, c'est aussi son déni actuel par le peuple turc qui est abordé. Avant Mustapha Kémal et la modernisation du pays, la Turquie n'existe pas et tout ce qui est arrivé ne concerne pas les turcs modernes ...
Les premiers chapitres montrent en alternance chacune des filles avec des retours sur le passé de leur famille et j'ai eu un peu de mal à accrocher à ce début foisonnant. Mais, la richesse, la complexité et le nombre des personnages rendent ce roman attachant et vivant.
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Armanoush et Asya, l'une américano-arménienne, l'autre turque. Toutes deux sont à la recherche de leur histoire ; la première veut comprendre comment le génocide a pu avoir lieu, la deuxième veut savoir qui est son père (Asya est la "bâtarde" du titre). Toutes deux sont jeunes, cultivées et indépendantes, elles ont beaucoup en commun et de leur rencontre naîtra une amitié et une entraide réelles ainsi qu'un rapprochement imprévu.
Le roman nous entraîne dans une saga familiale complexe où les êtres humains sont ballottés au gré d'évènements qu'ils ne maîtrisent pas, ils sont livrés à la destinée humaine faite de cruauté mais aussi parfois de bonté ! Ils en sont victimes ou bourreaux. On pense, à la lecture du roman, à l'Olympe antique et à ses dieux capricieux menant la vie dure aux hommes ...
Outre la liberté et les droits des femmes dans la Turquie d'aujourd'hui, l'omniprésence de la religion, le rappel du génocide arménien et de son déroulement, c'est aussi son déni actuel par le peuple turc qui est abordé. Avant Mustapha Kémal et la modernisation du pays, la Turquie n'existe pas et tout ce qui est arrivé ne concerne pas les turcs modernes ...
Les premiers chapitres montrent en alternance chacune des filles avec des retours sur le passé de leur famille et j'ai eu un peu de mal à accrocher à ce début foisonnant. Mais, la richesse, la complexité et le nombre des personnages rendent ce roman attachant et vivant.
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84 Charing Cross Road de Helen Hanff
Livre de poche, 5.25€
Après la seconde guerre mondiale, Helen Hanff vivait à Chicago de petits boulots pour la radio américaine. Elle écrivit par la suite des scénarii pour la télé en tirant le diable par la queue. A l'âge de 60 ans, toujours dans le besoin, l'idée lui vint de publier les lettres qu'elle avait échangées avec un libraire londonien entre 1949 et 1965 alors qu'elle cherchait des livres introuvables aux Etats Unis. Et le succès arriva ... Cet échange épistolaire dépeint l'ambiance de l'immédiat après-guerre, les restrictions encore en vigueur à Londres et surtout, nous fait saisir à travers le style des deux protagonistes l'opposition entre le nouveau et l'ancien monde. Helen est familière et son style direct désopilant, le libraire est tout en retenue et finesse.
Beaucoup d'humour, rire garanti.
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Après la seconde guerre mondiale, Helen Hanff vivait à Chicago de petits boulots pour la radio américaine. Elle écrivit par la suite des scénarii pour la télé en tirant le diable par la queue. A l'âge de 60 ans, toujours dans le besoin, l'idée lui vint de publier les lettres qu'elle avait échangées avec un libraire londonien entre 1949 et 1965 alors qu'elle cherchait des livres introuvables aux Etats Unis. Et le succès arriva ... Cet échange épistolaire dépeint l'ambiance de l'immédiat après-guerre, les restrictions encore en vigueur à Londres et surtout, nous fait saisir à travers le style des deux protagonistes l'opposition entre le nouveau et l'ancien monde. Helen est familière et son style direct désopilant, le libraire est tout en retenue et finesse.
Beaucoup d'humour, rire garanti.
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mercredi 4 août 2010
Le chagrin du roi mort de Jean-Claude Mourlevat
Gallimard Jeunesse, 2009, 15.20€
Une époque indéterminée, un pays inconnu : Petite Terre. Aleks et Brisco, inséparables, y vivent, pour les habitants ils sont jumeaux. Le jour de ses 10 ans, Brisco est kidnappé et Aleks ne rêve que de le retrouver. Il va bientôt découvrir que Brisco n'est pas son frère tandis que Brisco se reconstruit une vie de l'autre côté de l'océan ... Sauront-ils se retrouver, après quelles épreuves ?
L'écriture délicate et précise de JC Mourlevat sait faire naître l'émotion et sait maintenir l'intérêt mais j'ai trouvé des longueurs dans le récit. Ses héros sont des êtres de chair et de sang, profondément humains dans leurs imperfections et leurs comportements.
J'ai préféré son roman précédent : "le combat d'hiver", un récit très fort, empreint d'universalité : universalité de la lutte contre la dictature, contre l'arbitraire et la cruauté, universalité du sacrifice des héros ordinaires qui parfois perdent leur vie au combat.
A partir de 13/14 ans.
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Une époque indéterminée, un pays inconnu : Petite Terre. Aleks et Brisco, inséparables, y vivent, pour les habitants ils sont jumeaux. Le jour de ses 10 ans, Brisco est kidnappé et Aleks ne rêve que de le retrouver. Il va bientôt découvrir que Brisco n'est pas son frère tandis que Brisco se reconstruit une vie de l'autre côté de l'océan ... Sauront-ils se retrouver, après quelles épreuves ?
L'écriture délicate et précise de JC Mourlevat sait faire naître l'émotion et sait maintenir l'intérêt mais j'ai trouvé des longueurs dans le récit. Ses héros sont des êtres de chair et de sang, profondément humains dans leurs imperfections et leurs comportements.
J'ai préféré son roman précédent : "le combat d'hiver", un récit très fort, empreint d'universalité : universalité de la lutte contre la dictature, contre l'arbitraire et la cruauté, universalité du sacrifice des héros ordinaires qui parfois perdent leur vie au combat.
A partir de 13/14 ans.
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Le chemin des âmes de Joseph Boyden
livre de poche, 2007, 6.65€
Xavier et Elijah, son ami d'enfance, quittent leur Canada natal pour s'engager dans la première guerre mondiale, auprès des forces alliées. Ils sont indiens Cree et vivent non loin de la baie d'Hudson, près de la rivière Albany, une vie simple basée sur la pêche et la chasse, à l'écart de la civilisation occidentale. Niska la tante de Xavier, les a initiés à la chasse dans le respect de la vie. Ces qualités vont faire d'eux des soldats hors pair.
Tous deux vont connaître l'enfer de la "grande guerre", le front et ses conditions de vie inhumaines, la mort quotidienne qui menace et tue ceux qui ont partagé votre quotidien, l'instinct de conservation qui pousse à tuer le premier. La guerre fait d'Elijah un « capitaine Conan » indien, un individu qui finit par tuer par plaisir alors que Xavier, lui, tue pour se défendre et en souffre. Elijah trouve, comme il le dit, un territoire de liberté qui permet de tuer … jusqu'à la nausée, jusqu'à tuer un enfant et sa mère, jusqu'à prendre les scalps de ses victimes. Il devient tireur d'élite.
Le récit est mené par Niska en alternance avec Neveu (Xavier étant le nom donné par les religieuses qui mettaient, de force, en internat les enfants indiens à cette époque). Les souvenirs de la vieille femme alternent avec ceux du jeune homme, rappelant l'histoire du peuple Cree tout comme l'histoire contemporaine, soulignant le respect de la vie pratiqué par les indiens en contre point à la cruauté occidentale.
Ce livre entre dans la lignée des grands romans antimilitaristes, c'est un magnifique roman.
Un auteur à suivre ...
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Xavier et Elijah, son ami d'enfance, quittent leur Canada natal pour s'engager dans la première guerre mondiale, auprès des forces alliées. Ils sont indiens Cree et vivent non loin de la baie d'Hudson, près de la rivière Albany, une vie simple basée sur la pêche et la chasse, à l'écart de la civilisation occidentale. Niska la tante de Xavier, les a initiés à la chasse dans le respect de la vie. Ces qualités vont faire d'eux des soldats hors pair.
Tous deux vont connaître l'enfer de la "grande guerre", le front et ses conditions de vie inhumaines, la mort quotidienne qui menace et tue ceux qui ont partagé votre quotidien, l'instinct de conservation qui pousse à tuer le premier. La guerre fait d'Elijah un « capitaine Conan » indien, un individu qui finit par tuer par plaisir alors que Xavier, lui, tue pour se défendre et en souffre. Elijah trouve, comme il le dit, un territoire de liberté qui permet de tuer … jusqu'à la nausée, jusqu'à tuer un enfant et sa mère, jusqu'à prendre les scalps de ses victimes. Il devient tireur d'élite.
Le récit est mené par Niska en alternance avec Neveu (Xavier étant le nom donné par les religieuses qui mettaient, de force, en internat les enfants indiens à cette époque). Les souvenirs de la vieille femme alternent avec ceux du jeune homme, rappelant l'histoire du peuple Cree tout comme l'histoire contemporaine, soulignant le respect de la vie pratiqué par les indiens en contre point à la cruauté occidentale.
Ce livre entre dans la lignée des grands romans antimilitaristes, c'est un magnifique roman.
Un auteur à suivre ...
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Chroniques des temps obscurs de Michelle Paver
tome 1, Frères de loup
Hachette Jeunesse, 5.25€ en poche
Torak vit seul avec son père, loin des autres clans. De lui, il a tout appris, à chasser, à se protéger du froid, à se vêtir. Mais un ours d'une violence extraordinaire tue son père et le voilà seul au monde. Il va devoir affronter la nature et les hommes, découvrir qu'il est "Celui qui écoute", qu'il peut communiquer avec les loups ... Il rencontrera aussi le louveteau qui l'aidera et Renn, la jolie guerrière.
Le récit prend place aux temps préhistoriques, il est bien rythmé et l'attention ne retombe jamais. Les valeurs de solidarité et d'amitié le rendent sympathique. Le tome 6 vient d'être publié.
Très apprécié des 12/14 ans.
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Hachette Jeunesse, 5.25€ en poche
Torak vit seul avec son père, loin des autres clans. De lui, il a tout appris, à chasser, à se protéger du froid, à se vêtir. Mais un ours d'une violence extraordinaire tue son père et le voilà seul au monde. Il va devoir affronter la nature et les hommes, découvrir qu'il est "Celui qui écoute", qu'il peut communiquer avec les loups ... Il rencontrera aussi le louveteau qui l'aidera et Renn, la jolie guerrière.
Le récit prend place aux temps préhistoriques, il est bien rythmé et l'attention ne retombe jamais. Les valeurs de solidarité et d'amitié le rendent sympathique. Le tome 6 vient d'être publié.
Très apprécié des 12/14 ans.
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