10/18 domaine étranger 2007, 7.55€
Armanoush et Asya, l'une américano-arménienne, l'autre turque. Toutes deux sont à la recherche de leur histoire ; la première veut comprendre comment le génocide a pu avoir lieu, la deuxième veut savoir qui est son père (Asya est la "bâtarde" du titre). Toutes deux sont jeunes, cultivées et indépendantes, elles ont beaucoup en commun et de leur rencontre naîtra une amitié et une entraide réelles ainsi qu'un rapprochement imprévu.
Le roman nous entraîne dans une saga familiale complexe où les êtres humains sont ballottés au gré d'évènements qu'ils ne maîtrisent pas, ils sont livrés à la destinée humaine faite de cruauté mais aussi parfois de bonté ! Ils en sont victimes ou bourreaux. On pense, à la lecture du roman, à l'Olympe antique et à ses dieux capricieux menant la vie dure aux hommes ...
Outre la liberté et les droits des femmes dans la Turquie d'aujourd'hui, l'omniprésence de la religion, le rappel du génocide arménien et de son déroulement, c'est aussi son déni actuel par le peuple turc qui est abordé. Avant Mustapha Kémal et la modernisation du pays, la Turquie n'existe pas et tout ce qui est arrivé ne concerne pas les turcs modernes ...
Les premiers chapitres montrent en alternance chacune des filles avec des retours sur le passé de leur famille et j'ai eu un peu de mal à accrocher à ce début foisonnant. Mais, la richesse, la complexité et le nombre des personnages rendent ce roman attachant et vivant.
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