Editions Odile Jacob, 2010, 260 p., 22,50€
Merci à Boris Cyrulnik de savoir exprimer simplement des notions complexes et de permettre à ses lecteurs de mieux comprendre ainsi ce qui les touche ! Mais comme il est difficile de parler de ce livre foisonnant et complet ... Je vous livre, en vrac, ce qui m'a interpelée :
La honte provient du regard de l'autre et de l'interprétation que nous en faisons. Le sentiment de honte dépend entièrement de l'époque, du lieu de vie et du milieu où l'on vit. Un acte condamné à une époque devient, un siècle plus tard, signe d'émancipation et de liberté et nous en sommes fiers !
Figurez vous que nous ne sommes pas égaux biologiquement devant les sentiments. Et oui, les "petits transporteurs" de sérotonine sont moins entreprenants, plus timides et socialement moins appréciés que les "gros transporteurs", moins réceptifs aux sentiments négatifs. Cependant, un environnement affectif sécurisant rendra un "petit transporteur" actif et lui permettra de se développer de façon fort satisfaisante ... et l'on revient à l'importance fondamentale du milieu !
L'auteur évoque, entre autres, la déportation et rappelle que, quand certains déportés ont été déshumanisés, d'autres, en développant la solidarité et le dialogue entre eux, ont pu donner du sens à leur détention et garder leur dignité d'homme sans ressentir de honte. Ainsi Germaine Tillion qui a appliqué ses méthodes d'ethnologue pour comprendre le fonctionnement d'Auschwitz et l'expliquer à ses camarades de détention ou les communistes qui se sont organisés.
Boris Cyrulnik donne beaucoup d'exemples pour éclairer son discours et il nous permet ainsi de mieux comprendre le mécanisme de la honte. La honte ? Un sentiment qui n'est pas toujours négatif puisqu'il peut, parfois, nous rendre plus humain, précise-t-il !
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Le thème du livre m'avait interpellé et cet article me donne bien envie de le lire :)
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