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mercredi 14 septembre 2011

La grande peur dans la montagne de Charles-Ferdinand Ramuz

Voilà un auteur peu connu, suisse de langue française, un style littéraire peu en vogue ... un roman décalé dans le paysage littéraire actuel, en somme.
Les habitants d'un petit village suisse décident d'envoyer leurs vaches pâturer en haute montagne, contre l'avis des anciens qui se souviennent d'un grand malheur survenu à cet endroit là, 20 ans auparavant. On ne saura jamais ce qui s'y passa mais à nouveau, le malheur rôde et tout s'enchaîne dans une ambiance de peur.
Le style rappelle furieusement un autre Ferdinand, notre Céline national. En moins bien, naturellement ;o) car traduisant des sentiments moins extrêmes, moins noirs, moins misanthropes que Céline. Il n'y a pas ces longues phrases qui semblent jaillir du fond de l'âme et viennent en direct de la révolte contre l'ordre établi et contre l'ordre des choses ! Mais le style est rude, comme les paysans, simple, fait de mots de tous les jours, agencés comme les idées viennent, avec des répétitions si ça les exprime mieux ... C'est ce que j'ai préféré dans le roman.
Et puis l'histoire. Elle prend le lecteur par surprise, on s'attend à un roman sur la montagne, les paysans, leurs superstitions et leur rudesse et on se découvre en plein fantastique. Étonnant mélange.
Pour moi, ce roman est plus un exercice de style qu'une lecture prenante. Le personnage principal est, en définitive, la montagne. Et les nombreuses descriptions ralentissent la lecture, la rendent un peu languissante.
Mais pourquoi ai-je lu ce livre ? Une blague de mon beau-frère qui vit en Suisse et tient à ce que je devienne une spécialiste de Ramuz, né en 1878 à Lausanne. Il pensait que je n'arriverais pas à le finir ;o)
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2 commentaires:

  1. Il faut dire aussi que Ramuz était publié dans le livret de famille Suisse, il n'y a encore pas si longtemps et ce n'était pas un texte progressiste ni féministe, donc nous les Suisses, on est bien contents qu'il n'y soit plus !!!

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  2. Si tu me le permets Catie, voici un petit extrait du texte qui était en première page de notre livret de famille Vaudoise :
    "Viens te mettre à côté de moi, sur le banc, devant la maison, femme, il va y avoir 40 ans qu’on est ensemble.

    Ce soir, et puisqu’il fait si beau, et c’est aussi le soir de notre vie, tu as bien mérité, vois-tu, un petit moment de repos"

    Je vous laisse apprécier !!!

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