Picquier poche, 2005, trad. E. Suetsugu, 283 p.
Envie de voyage, de dépaysement ? Pas d'hésitation, ce roman est parfait !
Tsukiko, la quarantaine, employée de bureau, se rend régulièrement dans le café de Satur, après son travail. Son ancien professeur de japonais aussi. « Le maître », comme elle l'appelle, reconnaît l'ancienne lycéenne et tous deux partagent échanges informels et moments de plaisirs gastronomiques. Sans pour autant en faire une habitude.
Ces deux êtres non conformistes et solitaires vont peu à peu s'apprivoiser (un goût commun pour le saké va les y aider) et découvrir qu'ils ont beaucoup en commun même si les apparences n'en laissent rien deviner : elle n'aime pas les chichis, il est raffiné, elle s'habille à la va comme je te pousse, il est élégant, elle n'a pas aimé les cours de japonais, il adore la poésie, elle aime le saké, il trouve qu'elle en boit trop ! Et voilà le masculin et le féminin qui s'embrouillent ...
Pour couronner le tout, dans la culture japonaise les sentiments ne s'expriment pas facilement, on prend sur soi, le respect de l'autre est immense.
Dans un style simple non dénué d'humour, l'auteur construit cette relation, tout doucement, à travers les petites choses du quotidien : les goûts alimentaires, les rituels, la présence même silencieuse de l'autre, les objets quotidiens personnels, les attitudes, les mots favoris de chacun, les silences attendus ou non. Alors le lecteur découvre, avec délice et étonnement parfois, au fil de l'histoire, les recettes, les façons de vivre, les conventions japonaises.
Mais cette délicatesse, cette description par petites touches, en bon européen, on a bientôt envie qu'elles volent en éclat et qu'elles se laissent submerger par les sentiments de nos deux héros …
Ce roman m'a réconciliée avec la culture japonaise à laquelle je suis, ma foi, assez hermétique … Merci aux lecteurs qui l'ont signalé sur la blogosphère.
Un très bon moment de lecture qui nous entraîne délicatement loin, bien bien loin !
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