Babel, couv. Gary Isaacs, 301 p., 8,50€
Après une rupture sentimentale douloureuse, l'héroïne vide son compte en banque et part à Venise dans une petite pension de famille.
Murée dans un chagrin silencieux, se laissant imprégner par l'ambiance de la ville, elle va rencontrer plusieurs personnages aussi désenchantés qu'elle. Un vieux prince russe fantasque et perspicace, un libraire juif, une jeune danseuse passionnée lui redonneront petit à petit goût à la vie ... Chacun des personnages suit son destin en aidant les autres à sa façon et c'est ce qui m'a le plus touchée dans l'histoire.
La beauté du roman réside dans le style de Claudie Gallay, tout en finesse, en retenue et en simplicité, suggérant les sentiments complexes plutôt que les décrivant. On ne peut s'empêcher de penser qu'il y a quelque chose de l'auteur dans la retenue de cette héroïne si sensible !
Mais pourquoi Venise ? Le prince nous en donne la raison, "parce que seule Venise me console de ce que je suis vraiment".
Un bonheur de lecture.
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Bienvenue à tous ceux qui aiment lire ...
Lire, pour moi, c'est échapper au quotidien tout en restant proche des hommes et de leurs réalités ...
dimanche 17 octobre 2010
vendredi 15 octobre 2010
La forêt interdite de Matt Haig
Bayard Jeunesse, couv. Benjamin Bachelier, 2010, 12€90
Les parents de Samuel et Martha meurent accidentellement et les enfants doivent aller vivre chez leur tante Eda en Norvège. Martha refuse de parler depuis l'accident et Samuel n'a pas envie de rester en Norvège, d'autant plus que leur tante habite dans un coin perdu, à la lisière d'une sombre forêt où elle leur a formellement interdit d'aller. Bien sûr, tous deux s'y rendront, découvriront un monde dangereux peuplé de trolls, de sorcières, de gubbins chanteurs, de huldres, tous tyrannisés par le cruel métamorphoseur ! Les enfants, aidés de leur tante et de quelques créatures bienfaisantes, chercheront à rendre la liberté au peuple de la forêt ...
Un joli petit roman, bien ficelé, haletant, aux personnages sympathiques. Pour les ados amateurs de fantasy !
à partir de 12 ans (402 pages).
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Les parents de Samuel et Martha meurent accidentellement et les enfants doivent aller vivre chez leur tante Eda en Norvège. Martha refuse de parler depuis l'accident et Samuel n'a pas envie de rester en Norvège, d'autant plus que leur tante habite dans un coin perdu, à la lisière d'une sombre forêt où elle leur a formellement interdit d'aller. Bien sûr, tous deux s'y rendront, découvriront un monde dangereux peuplé de trolls, de sorcières, de gubbins chanteurs, de huldres, tous tyrannisés par le cruel métamorphoseur ! Les enfants, aidés de leur tante et de quelques créatures bienfaisantes, chercheront à rendre la liberté au peuple de la forêt ...
Un joli petit roman, bien ficelé, haletant, aux personnages sympathiques. Pour les ados amateurs de fantasy !
à partir de 12 ans (402 pages).
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mercredi 13 octobre 2010
Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay
couv. Ouka Leele / Agence Vu, Le livre de poche, 2007, 6.95€
Julia Jarmond est une journaliste américaine, mariée à un parisien. A l'occasion de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv du 17 juillet 1942, elle doit écrire un article. Son enquête va lui faire découvrir l'horreur d'une opération qui fut menée de bout en bout par la police française (sous les ordres du préfet René Bousquet) et qui coûta la vie à treize mille juifs, hommes, femmes et enfants, déportés dans des conditions terribles à Auschwitz.
Au cours de ses investigations, Julia découvre que ses beaux-parents se sont installés dans leur bel appartement du Marais début août 1942, appartement occupé auparavant par la famille Starzynski dont la petite fille s'appelait Sarah ... La famille entière a été victime de la rafle. La courageuse jeune femme n'aura de cesse de retrouver la trace de Sarah, menant l'enquête au détriment de son couple et de sa vie de famille, bousculant des secrets enfouis depuis longtemps.
La richesse de ce roman réside dans les nombreux thèmes abordés qui donnent épaisseur psychologique et complexité aux personnages : secrets de famille, relation de couple, devoir de mémoire et honte, sentiment d'être étranger, problème des femmes qui travaillent. Sa faiblesse, de mon point de vue, consiste dans des effets dramatiques à répétition un peu trop lacrymaux ...
Espérons que l'adaptation cinématographique sera à la hauteur avec la magnifique Kristin Scott Thomas !
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Julia Jarmond est une journaliste américaine, mariée à un parisien. A l'occasion de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv du 17 juillet 1942, elle doit écrire un article. Son enquête va lui faire découvrir l'horreur d'une opération qui fut menée de bout en bout par la police française (sous les ordres du préfet René Bousquet) et qui coûta la vie à treize mille juifs, hommes, femmes et enfants, déportés dans des conditions terribles à Auschwitz.
Au cours de ses investigations, Julia découvre que ses beaux-parents se sont installés dans leur bel appartement du Marais début août 1942, appartement occupé auparavant par la famille Starzynski dont la petite fille s'appelait Sarah ... La famille entière a été victime de la rafle. La courageuse jeune femme n'aura de cesse de retrouver la trace de Sarah, menant l'enquête au détriment de son couple et de sa vie de famille, bousculant des secrets enfouis depuis longtemps.
La richesse de ce roman réside dans les nombreux thèmes abordés qui donnent épaisseur psychologique et complexité aux personnages : secrets de famille, relation de couple, devoir de mémoire et honte, sentiment d'être étranger, problème des femmes qui travaillent. Sa faiblesse, de mon point de vue, consiste dans des effets dramatiques à répétition un peu trop lacrymaux ...
Espérons que l'adaptation cinématographique sera à la hauteur avec la magnifique Kristin Scott Thomas !
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dimanche 3 octobre 2010
Léa de Pascal Mercier
Libella-Maren Sell Editions, 2010, couv. J.Doberman/Corbis, 19€
J'avais adoré "Train de nuit pour Lisbonne" du même auteur, paru en 2006 et c'est peut-être pour cela que je n'ai pas accroché d'emblée avec "Léa", parce que j'attendais quelque chose de comparable. Quelque chose de sérieux et en même temps, d'optimiste. Or ce récit de la rencontre entre deux hommes plutôt dépressifs sonne dur. Alors, j'ai préféré mettre de côté momentanément "Léa" que je reprendrai dans quelques temps ...
J'avais adoré "Train de nuit pour Lisbonne" du même auteur, paru en 2006 et c'est peut-être pour cela que je n'ai pas accroché d'emblée avec "Léa", parce que j'attendais quelque chose de comparable. Quelque chose de sérieux et en même temps, d'optimiste. Or ce récit de la rencontre entre deux hommes plutôt dépressifs sonne dur. Alors, j'ai préféré mettre de côté momentanément "Léa" que je reprendrai dans quelques temps ...
Amour en cage de Jean Molla
Editions Thierry Magnier, couv. Marion Bataille, 2010, 9.90€
Amour en cage rassemble 13 nouvelles dont le point commun est l'affection ou l'empathie vis à vis de l'autre qu'il soit de la famille ou étranger. Jean Molla joue parfaitement le jeu de la nouvelle, tour à tour il nous surprend, nous émeut ou nous secoue et ça marche très bien. La dernière nouvelle finit sur une citation d'Albert Cohen (le livre de ma mère) en forme d'ode à la littérature :"Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte. Ce n'est pas une raison pour ne pas se consoler, ce soir, dans les bruits finissant de la rue, se consoler, ce soir, avec des mots."
Encore un excellent recueil de la collection "nouvelles", qui trouvera sa place plutôt en lycée ou auprès des adultes.
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Amour en cage rassemble 13 nouvelles dont le point commun est l'affection ou l'empathie vis à vis de l'autre qu'il soit de la famille ou étranger. Jean Molla joue parfaitement le jeu de la nouvelle, tour à tour il nous surprend, nous émeut ou nous secoue et ça marche très bien. La dernière nouvelle finit sur une citation d'Albert Cohen (le livre de ma mère) en forme d'ode à la littérature :"Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte. Ce n'est pas une raison pour ne pas se consoler, ce soir, dans les bruits finissant de la rue, se consoler, ce soir, avec des mots."
Encore un excellent recueil de la collection "nouvelles", qui trouvera sa place plutôt en lycée ou auprès des adultes.
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Plan social de François Marchand
Le cherche midi, 2010, 13€
Le titre du roman m'a attirée et je trouvais que l'auteur avait le mérite de situer son roman dans le monde du travail, ce n'est pas si courant.
Cependant, François Marchand écrit une caricature grinçante du monde de la moyenne entreprise dans laquelle il renvoie tout le monde dos à dos : patron, responsable syndical (CGT, comme par hasard), consultant, cadres et ouvriers. Tous suivent leurs motivations personnelles, intérêts matériels ou idéologiques, sans état d'âme quant aux conséquences de leurs actes. Il n'y a aucun personnage positif et du côté des femmes, c'est le désert. Dans cette description désespérante, que la banque d'affaires se nomme "Crotale et Chacal" et les sociétés de climatisation "Gèlefion" et "Burnefraîche" a fini par m'achever totalement et c'est à toute vitesse que j'ai fini ma lecture, en diagonale.
Cette description très noire enlève tout espoir et dans une période de régression sociale où les combats ont bien du mal à déboucher, c'est particulièrement difficile à supporter. Par mesure sanitaire, continuez à croire en quelque chose, évitez le roman et continuez à aller manifester pour défendre vos droits !
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Le titre du roman m'a attirée et je trouvais que l'auteur avait le mérite de situer son roman dans le monde du travail, ce n'est pas si courant.
Cependant, François Marchand écrit une caricature grinçante du monde de la moyenne entreprise dans laquelle il renvoie tout le monde dos à dos : patron, responsable syndical (CGT, comme par hasard), consultant, cadres et ouvriers. Tous suivent leurs motivations personnelles, intérêts matériels ou idéologiques, sans état d'âme quant aux conséquences de leurs actes. Il n'y a aucun personnage positif et du côté des femmes, c'est le désert. Dans cette description désespérante, que la banque d'affaires se nomme "Crotale et Chacal" et les sociétés de climatisation "Gèlefion" et "Burnefraîche" a fini par m'achever totalement et c'est à toute vitesse que j'ai fini ma lecture, en diagonale.
Cette description très noire enlève tout espoir et dans une période de régression sociale où les combats ont bien du mal à déboucher, c'est particulièrement difficile à supporter. Par mesure sanitaire, continuez à croire en quelque chose, évitez le roman et continuez à aller manifester pour défendre vos droits !
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La rêveuse d'Ostende d'Eric-Emmanuel Schmitt
Le livre de poche, ill. Léon Spilliaert, 2007, 6.50€
Au centre de kinésithérapie où je me rends 3 fois par semaine, il y a peu de lecteurs. On les remarque tout de suite : dans le box du praticien, ils ne quittent pas leur livre et, de semaine en semaine, les ouvrages s'enchaînent. D'entrée, on se sent en pays de connaissance, une certaine complicité se noue et je remercie infiniment la lectrice qui m'a suffisamment fait confiance pour me prêter "la rêveuse d'Ostende", même si mon avis est mitigé.
La rêveuse d'Ostende rassemble 5 nouvelles dont la première donne son titre au recueil. L'auteur écrit bien, très bien, et disons le, trop bien. Le style est si léché, l'histoire coule tellement de source qu'on n'a plus grand chose à attendre, à découvrir et nulle surprise ne nous cueille au détour d'une page ! Quelle frustration pour le lecteur, on a envie de dire : allez, travaille moins tes textes, lâche un peu et embarque nous ! Heureusement, passé les deux premières nouvelles, on se laisse enfin prendre par "la guérison" et "mauvaises lectures" ...
Ouf !
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Au centre de kinésithérapie où je me rends 3 fois par semaine, il y a peu de lecteurs. On les remarque tout de suite : dans le box du praticien, ils ne quittent pas leur livre et, de semaine en semaine, les ouvrages s'enchaînent. D'entrée, on se sent en pays de connaissance, une certaine complicité se noue et je remercie infiniment la lectrice qui m'a suffisamment fait confiance pour me prêter "la rêveuse d'Ostende", même si mon avis est mitigé.
La rêveuse d'Ostende rassemble 5 nouvelles dont la première donne son titre au recueil. L'auteur écrit bien, très bien, et disons le, trop bien. Le style est si léché, l'histoire coule tellement de source qu'on n'a plus grand chose à attendre, à découvrir et nulle surprise ne nous cueille au détour d'une page ! Quelle frustration pour le lecteur, on a envie de dire : allez, travaille moins tes textes, lâche un peu et embarque nous ! Heureusement, passé les deux premières nouvelles, on se laisse enfin prendre par "la guérison" et "mauvaises lectures" ...
Ouf !
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