Actes Sud, 2014, 19€, 152 p.
Le roman commence de manière assez confuse et, pour moi, ne trouve de sens et de rythme que vers la moitié.
L'auteur fait parler le frère de celui que le héros de Camus, Meursault, tue sur la plage. Meurtre pour lequel il sera condamné à mort.
Dans un texte en forme de réquisitoire puis de confession, ce frère dénonce l'indifférence affichée vis à vis du mort dont on ne connait jamais le nom, dont on ne saura jamais rien dans "L'étranger". Il rappelle les temps durs de la colonisation et l'absence de démocratie pour l'Algérie actuelle, un temps où le dictat de la religion supprime un à un les plaisirs de la vie.
Sur un plan plus personnel, le narrateur s'insurge contre sa mère qui l'a sacrifié à son chagrin après l'assassinat de son frère,
contre son entourage qui l'a toujours considéré comme différent.
Au fil du texte, on voit un portrait s'esquisser, celui d'un homme submergé par l'absurdité du monde et de la destinée humaine, sans bonheur, sans envie, un solitaire et un assassin aussi, poussé par une mère avide de vengeance.
La boucle est bouclée lors du réquisitoire contre la / les religions qui rappelle le beau passage de L'étranger où le héros refuse l'aide du prêtre venu le voir dans sa cellule. Meursault et le héros ont tout en commun, ils vivent dans un monde de solitude et de désespoir.
Un texte engagé, un auteur qui a beaucoup à dire.
Une lecture qui m'a incitée à relire le chef d’œuvre d' A. Camus, une grande joie !
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