Gouri revient sur les lieux de son ancienne vie, quand la centrale nucléaire de Tchernobyl n'avait pas encore contaminé toute la région, maintenant interdite et déserte.
Il désire aller à Pripiat, ville totalement abandonnée, pour récupérer dans son ancien appartement, la porte de la chambre de sa fille où il avait gravé sa taille à chaque anniversaire ... Ksénia est gravement malade.
A la description des environs désolés, abandonnés des humains, dévastés par les pillards, répondent en écho les vies brisées et reconstruites tant bien que mal de tous ceux qui ont dû partir en laissant là une part d'eux mêmes, leurs souvenirs, ce qu'ils avaient bâti. Poignant.
C'est un très beau roman, empreint de simplicité et d'émotion. Les phrases courtes rythment un récit au présent, sans chichis, sans sophistication, riche en sentiment brut, qui montre à petites touches la vie quotidienne, les détails du désespoir, la nature en souffrance ... heureusement, restent encore la générosité et la solidarité des anciens habitants.
Malgré un sujet bien lourd, l'auteur nous offre de l'émotion sans pathos, de la belle émotion.
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