Journal intime d'un arbre de Didier Van Cauwelaert

Ed. Michel Lafon, 2001, 18€
Le héros du roman est un poirier, vieux de 300 ans et surnommé Tristan (il a son Ysolde, version poirier aussi, non loin de lui). Le récit commence alors que Tristan a été abattu pour un problème de sécurité avec le voisinage, au grand dam de son propriétaire ...
J'aurais bien vu quelque chose d'assez classique, avec des retours sur l'histoire de France et ses grands moments, quand les destins individuels rejoignent le destin collectif ... mais l'auteur a choisi un point de vue écologique et biologique : les arbres s'adaptent aux modifications néfastes de l'environnement, tentent de les neutraliser et se défendent contre les attaques humaines par des moyens bio-chimiques.
Pourquoi pas ?
Dans ce cas, on choisit la science-fiction mais alors, faut y aller vraiment et là, D.V.C tergiverse voulant rester quand même dans le domaine du plausible, compte-tenu des connaissances actuelles sur les arbres ...
Au milieu de ça, les personnages principaux manquent de profondeur, ils ne font pas naître l'empathie et, pour finir, l'histoire d'amour est bien torturée.
Pour moi, "journal intime d'un arbre" restera un roman que j'ai lu agréablement, sans plus.
Petite déception !
Merci à Jacqueline, de mon cours d'espagnol, qui me l'a prêté et qui, elle, l'a aimé.
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1Q84 de Haruki Murakami

trad. Hélène Morita, 2011, 533 p., 23€
Un best-seller japonais ? Je me suis lancée à sa découverte, avec réticence je dois le reconnaitre. En règle générale, j'ai du mal à entrer dans la culture asiatique, à quelques exceptions près : Akira Kurosawa, Hayao Myazaki, ce roman là et une poignée de mangas ...
Mais le livre trônait dans la bibliothèque de mon immeuble.
Et insensiblement, les aventures d'Aomamé, tueuse à gages (pour défendre les femmes) et de Tengo, formidable prof de maths-écrivain, m'ont doucement emportée, j'ai voulu savoir ce qui allait leur arriver, je n'ai pu les laisser là, j'ai emprunté le tome 2 et me voilà partie pour emprunter le tome 3 dès qu'il paraitra. Il va me falloir patienter jusqu'en mars !
L'histoire se construit méthodiquement, avec logique et les éléments du puzzle se mettent en place implacablement en ménageant le suspense, alternant le merveilleux et la cruauté habituelle des hommes : un monde à deux lunes (le fameux 1Q84), un monde "réel", une secte malfaisante, des êtres minuscules sortis de la forêt comme par magie, une jeune fille dyslexique d'une troublante beauté, un éditeur avide de succès, un amour infini, des hommes de main violents ... Le bien et le mal, éternels, qui bercent notre monde en s'équilibrant à la diable et qui font que toute société contient en elle les germes d'une dictature, une dictature à la 1984 d'Orwell ... clin d’œil du titre.
En parallèle, la personnalité des deux héros s'enrichit, s'étoffe à travers le récit de leur enfance, de leur vie, en en faisant des êtres originaux aux valeurs personnelles bien identifiées par le lecteur.
Par dessus tout, l'auteur fait preuve d'un grand sens du récit, il fait feu de tout bois et nous captive aussi bien en nous racontant la nouvelle qu'est entrain de lire Tengo que l'enfance d'Aomamé ...
Quand et dans quel monde Aomamé et Tengo vont ils (enfin!) se retrouver ? Quand vont ils se rendre compte qu'ils sont amoureux l'un de l'autre ? Que va devenir la secte ? Qui sont les "little people", quel est leur rôle ?
Lorsque je lis, il y a toujours une part de moi même qui redevient l'enfant assoiffée d'histoires que j'étais ... et c'est un bonheur de la retrouver !
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