On aime ou on n'aime pas Maylis de Kérangal, son style qui va droit au cœur, qui prend les tripes, qui vous transporte, vous brusque et vous chamboule. Ses phrases au présent, courtes, hachées ou parfois s'étirant sur plusieurs lignes, soufflant le chaud, soufflant le froid !
Mais il faut reconnaitre qu'elle sait, comme nulle autre, vous faire sentir l'urgence des situations, la force des sentiments et la cruauté de la vie. En lisant ses romans, on se sent ... vivant.
Et justement, ça tombe bien car le thème de "Réparer les vivants" est la transplantation d'organes, du problème moral et affectif en passant par l'organisation technique jusqu'à l'intervention elle même. Et là encore, l'auteur vous communique la passion de ses personnages, leur rage, leur envie de réussir, leur fatigue aussi.
Au delà de l'aspect très documenté qui montre combien chaque minute compte pour la vie, on n'est plus tout à fait le même lorsqu'on a fini ce roman : on a souffert avec la famille du donneur, souffert avec le receveur, espéré avec les techniciens, les médecins, les infirmiers. Ouf ! C'est fini et tout est à sa place à la page 280.
On est bien peu de chose et surtout, surtout on dépend tellement des autres ... Une belle chaine de la solidarité où chacun laisse ses problèmes de côté pour sauver une vie. Très beau, très émouvant.
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