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vendredi 14 février 2014

Shameless de Paul Abbott

Puisque, je l'avoue, je passe plus de temps à regarder des séries TV qu'à lire, puisque je suis une "sérievore", puisque certaines offrent des qualités dignes des classiques du cinéma ...

en voilà une, particulièrement déjantée, Shameless !


Mise en scène par le britannique Paul Abbott, qui a déjà  réalisé la version anglaise en 11 saisons (grand succès mais rythme plus lent), Shameless version us, raconte la vie d'une famille foutraque comptant un père alcoolo, une mère psychologiquement instable et absente, leurs 6 enfants et un couple de voisins.
La série se construit autour de deux personnages antagoniques : le père indigne, Franck Gallagher, alcoolique impénitent, égoïste, drogué, allant de combines minables en trafics ratés et la sœur aînée au grand cœur, Fiona, qui assure depuis l'âge de 15 ans le gîte, le couvert et l'éducation de ses 4 frères et de sa petite sœur en essayant d'échapper aux services sociaux.
Semblable en cela aux séries récentes de qualité,
Shameless développe ses personnages au fil des épisodes. Ainsi découvre-t-on Fiona, ses amoureux et ses combines quotidiennes,  Lip, l'aîné des garçons, brillant et pragmatique, Ian homo qui s'assume, Debbie la petite sœur gentille et généreuse qui amorce sa crise d'adolescence, Carl dont la violence latente trahit les problèmes psychologiques et Liam, le petit dernier à la peau noire dont il est plus qu'improbable qu'il soit le fils de Franck.
Au royaume des Gallagher, la débrouille (souvent limite) est reine parce qu'il n'y a pas d'argent bien sûr. On est au-delà du politiquement correct : exploitation des faibles ou des sans papiers, exploitation de la générosité, vol facile et j'en passe.
Mais les règles intra-familiales sont claires et connues de tous : solidarité, respect, affection. Seul le père les enfreint et les enfants se chargent de le lui faire payer régulièrement !
Aux USA, on peut être blanc, pauvre et méprisé.
On peut habiter dans un quartier qui craint.
On peut vivre dans la promiscuité et avoir des parents totalement irresponsables.
Alors, comme le dit Lip à Fiona, pour gagner de l'argent les pauvres n'ont que deux solutions : voler ou arnaquer. Cruelle vérité ! Et personne ne sort indemne d'un tel fonctionnement car Shameless ne se déroule pas à Disneyland et chaque membre de la famille souffre. Alors intervient la règle absolue : les Gallagher ne se laissent jamais abattre et font toujours face.
Mais si les conventions sont abolies dans la famille
parce que, tout simplement, avec des parents pareils les limites deviennent mouvantes, parce qu'on n'a pas les moyens, le temps ou l'envie de les respecter ... on n'oublie jamais les vraies valeurs, celles  qui comptent dans les relations avec l'entourage. Technique de survie éprouvée en milieu hostile.
Situations hilarantes ou tragiques, passages très très trash, allusions sexuelles débridées ... tous les ingrédients sont réunis pour un non conformisme des plus réjouissant qui fait de Shameless un OVNI dans le ciel américain, antithèse des séries guimauves où apparaissent ados et enfants. Avec de la tendresse en prime. Et d'excellents acteurs, particulièrement W.H. Macy, éblouissant Franck dont le visage se marque au fil des cuites et des épisodes.
Délectable même si les épisodes sont inégaux ! Au moins jusqu'à la saison 3. La 4e commence juste.







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