Sélection du prix des lecteurs du livre de poche 2013
Voilà un beau roman sur le thème de l'exclusion !!!!
Très classique par son style et par son schéma narratif mais intéressant de bout en bout et finalement, étonnant.
Cela se passe dans l'entre deux guerres et jusque dans les années 50, l'auteure nous conte le sort des lépreux crétois et grecs, mis en quarantaine sur l'île de Spinalonga (en Crête).
Exilés, livrés à leur sort, oubliés de tous, honteux, mal soignés (un seul médecin, 3 fois par semaine), ils finissent par s'auto gérer et ne s'en sortent pas si mal car ils s'entraident et se soutiennent.
L'arrivée de lépreux de familles bourgeoises, ingénieurs, médecin et avocats, ayant des relations haut placées, va favoriser l'amélioration de leurs conditions de vie (installation de l'électricité, eau courante ainsi que construction de logements neufs et rénovation des anciens).
Parmi eux, une femme médecin, contaminée, améliorera le sort des malades. En même temps, deux médecins crétois aideront à trouver un traitement tout en veillant sur les malades.
Ce qui m'a le plus intéressée dans le roman, c'est la description précise des mentalités qui correspond totalement à l'époque, sans interférence de notre point de vue actuel : les malades ont honte de la lèpre alors qu'ils n'en sont pas responsables, ils respectent à la lettre les conventions sociales même si elles sont ineptes, sont soumis au quand dira-t-on, acceptent les injustices ... et, du coup, l'auteur à travers leur point de vue, brosse un tableau passionnant et réaliste du début du 20e siècle.
Sans prendre ouvertement parti, sans s'indigner, elle pointe les injustices et par ce procédé réussit à mettre en exergue la souffrance humaine. Et l'évolution des mentalités.
Ouf pense-t-on à la fin de la lecture, cette époque est révolue.
Hélas non : la lèpre persiste en Inde, en Afrique et ailleurs ... et l'exclusion existe sous tellement de formes !
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