Finalement le héros de ce roman, Matthieu, est un pusillanime sans grande personnalité. Il ressemble à ces méduses du film d'Alain Resnais "On connait la chanson" qui apparaissent deux ou trois fois et dont tout le monde se demande à quoi elles servent et ce qu'elles veulent dire.
Le jugement peut paraitre sévère mais si Matthieu cherche à aller en Corse, s'il accepte de gérer un bar c'est uniquement pour se rapprocher de son unique ami, Libero. Toutes les grandes décisions de sa vie sont prises en fonction de son ami, sinon il n'y a pas de décision du tout.
Libero lui, pense, réfléchit et juge. Il interrompt ses études de philosophie pour devenir gérant de bar parce que l'espèce humaine n'a rien su tirer de l'enseignement des philosophes, parce qu'elle n'en tirera jamais rien et qu'il n'a plus aucun espoir en elle. Mais, au contraire d'Alceste (ou comme lui ?) il aime encore ses prochains et tente parfois de les aider et paradoxalement, il est celui par lequel le malheur arrive ...
La Corse se situe bien au centre du récit, à travers l'histoire du grand-père Marcel surtout, le meilleur moment du récit, pour moi.
La philosophie imprègne le roman, cependant je ne peux m'empêcher de trouver le titre et les références un peu pompeuses. On dirait que l'auteur cherche absolument à prouver que Saint Augustin est toujours d'actualité (toute entreprise humaine est vouée à la décadence). On le sait bien que les grands penseurs le sont toujours mais perso, je préfère quand il y a un peu plus de confiance en la nature humaine ...
Une lecture agréable mais pas un coup de cœur.
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