JC Lattès, 2011, 19€, 436p.
La lecture du roman m'a laissée sans voix. J'étais muette d'émotion, au sens propre et je le suis restée. Au moment d'écrire ma critique, il me semble que tout ce que je pourrai dire sera en deçà de la force qui s'en dégage.
Ce récit autobiographique raconte la vie de la mère de Delphine De V., Lucile, en s'appuyant sur les témoignages des proches, les écrits de Lucile elle-même, les souvenirs de l'auteur et de sa sœur. L'enfance de Lucile, la famille très nombreuse dont elle était la 3eme, son entourage proche, ses descentes dans l'enfer du syndrome maniaco-dépressif, ses amours, sa relation avec ses deux filles sont relatés chronologiquement. Mais D. de V. y a imprimé tellement plus ! En dévoilant incroyablement ses sentiments, ses réflexions, ses désarrois pour essayer désespérément de comprendre sa mère, elle dépasse largement le cadre de la vie de famille déjà subtilement décrite, elle nous montre le chemin qu'elle a du parcourir jusqu'à devenir capable d'accepter sa mère telle qu'elle était. Chemin bien long qui s'achève par la reconnaissance du courage qu'il fallut à Lucile pour se suicider alors qu'elle se savait malade et perdue.
Sans jamais se départir de l'immense amour qu'elle avait pour sa mère, avec beaucoup de dignité, elle montre aussi ce besoin d'écrire qui s'impose, cette impérieuse nécessité avec laquelle l'auteur doit composer pour pouvoir continuer à vivre.
Magnifique roman, profondément émouvant, d'une belle écriture, simple et profonde, tellement sincère qu'elle est, en soi, un hymne à l'écriture et à la vie.
Un prix FNAC plus que mérité !
@@@@@
J'ai découvert Delphine de Vigan grâce à toi, Catie, avec "No et moi". J'avais beaucoup aimé. Ce dernier roman est triste, violent, émouvant mais en même temps plein d'espoir : la vie continue, malgré tout !
RépondreSupprimerMerci encore Catie !
J'ai bien envie de lire maintenant "Un jour sans faim". Est-ce que tu l'as ?
PS :Au fait, j'ai vérifié, le prix Renaudot lycéen existe et il a bien été atribué à "Rien ne s'oppose à la nuit" en 2011.
Je suis comme toi Catie après la lecture de ce roman, sans voix. Pourtant ne rien dire serait pour moi ne pas rendre hommage à cet ouvrage qui le mérite tant et quelque part aussi à Lucile. Alors merci à D de V pour sa pudeur, sa fragilité qu'elle a transformé en force, à son talent .
RépondreSupprimer